World Boxing présente ses excuses à Imane Khelif et clarifie sa nouvelle politique de tests de genre

Par Yassine Bouali

La fédération internationale World Boxing a adressé une lettre officielle d’excuses à Imane Khelif, championne olympique algérienne, après la controverse liée à son exclusion de la prochaine édition de l’Eindhoven Box Cup (5-10 juin 2025). L’organisation reconnaît avoir porté atteinte à la vie privée de l’athlète, en citant explicitement son nom dans une communication publique, ce qui a soulevé une vague d’indignation dans les milieux sportifs et sur les réseaux sociaux.


Excuses officielles et mea culpa

Dans la correspondance envoyée à la Fédération algérienne de boxe (FAB), la World Boxing a exprimé ses « excuses les plus sincères », affirmant que « la vie privée de la championne aurait dû être préservée » et regrettant « profondément cette atteinte ». Ce geste intervient dans un contexte tendu, alors que l’Algérie a récemment rejoint la World Boxing, rompant avec l’Association internationale de boxe amateur (AIBA), jugée peu fiable et contestée.

La World Boxing insiste sur le fait que la publication litigieuse s’inscrivait dans un cadre plus large : l’annonce de la mise en place prochaine de tests de genre obligatoires dans toutes les compétitions internationales sous son égide. Cette décision, encore en phase de finalisation, vise selon l’instance à « garantir un environnement de compétition équitable pour tous les athlètes, hommes comme femmes, tout en assurant leur sécurité ».


Un sujet sensible traité avec maladresse

La gestion de cette réforme par la World Boxing a été fortement critiquée pour son manque de confidentialité et de tact, surtout concernant le cas d’Imane Khelif, dont l’intégrité et le parcours sportif exemplaire sont unanimement salués. L’annonce de son exclusion, sans préavis ni preuve de non-conformité rendue publique, a été perçue comme stigmatisante, d’autant plus qu’elle intervient après un triomphe historique aux Jeux olympiques de Paris 2024, où Khelif a décroché l’or dans la catégorie des -66 kg.

Celle que les médias internationaux surnomment désormais « la femme en or » est devenue une icône du sport féminin, incarnant la réussite, la résilience et l’élégance du noble art. En triomphant malgré une campagne de dénigrement orchestrée lors des JO, Khelif a su démontrer une force mentale rare, qui fait aujourd’hui d’elle un modèle pour des millions de femmes à travers le monde.


Précisions sur la future politique

Dans sa lettre, la World Boxing a tenu à rassurer l’ensemble des Fédérations nationales, précisant que :

  • Les performances passées ne seront pas remises en cause, même si un test de genre s’avérait ultérieurement « défavorable » ;
  • Un processus d’appel sera inclus dans cette future politique ;
  • Une assistance spécifique sera proposée aux athlètes concernés, hommes ou femmes ;
  • Le calendrier de mise en œuvre et les principes exacts de cette politique seront dévoilés prochainement.

L’organisation se dit également ouverte à un dialogue approfondi avec la FAB et propose un appel pour discuter des implications de cette réforme.


Une réponse attendue de l’Algérie

La Fédération algérienne de boxe n’a pas encore officiellement réagi, mais les observateurs s’attendent à ce qu’elle exige des garanties fermes sur la protection des droits de ses athlètes, tout en évaluant les implications de cette nouvelle politique au niveau national. Le cas Khelif pourrait faire jurisprudence et relancer le débat éthique et médical autour des tests de genre dans le sport, notamment dans les disciplines féminines.


Conclusion

Au-delà des excuses, cette affaire met en lumière les tensions entre exigences d’équité sportive et respect des droits fondamentaux des athlètes. Imane Khelif, en sortant grandie d’une épreuve qui aurait pu la briser, symbolise la force de caractère et la dignité du sport féminin. La World Boxing, elle, devra désormais prouver que ses futures mesures respecteront à la fois l’équité compétitive et la dignité humaine, sans reproduire les erreurs du passé.

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