Plus que 20 jours avant le coup d’envoi est de la Ligue des Champions Féminine de la CAF TotalEnergies prévue du 5 au 19 novembre 2021 au Caire, en Egypte. A cette occasion, CAFOnline.com s’est entretenu avec la Présidente de la Commission d’Organisation du Football Féminin de la CAF.
Kanizat Ibrahim, par ailleurs Cinquième Vice-Présidente de la CAF, est revenue sur les opportunités offertes par ce tournoi historique à huit équipes et sur son travail à la tête de la Commission.
CAFOnline.com : Au sein de la CAF, votre parcours épouse les enjeux de la féminisation du football. Racontez-nous votre parcours symbolique aux Comores et à la CAF.
Kanizat Ibrahim : Je suis chef d’entreprise et j’ai commencé mes premiers pas dans le football en 2019 lorsque j’ai été choisie par la FIFA comme présidente du comité de normalisation de la Fédération de football des Comores. Ma mission a duré 15 mois. La CAF devait préparer ses élections en mars 2021, j’ai su à ce moment-là que le poste féminin était vacant et comme j’aime les challenges, j’ai donc saisi ma chance en présentant ma candidature. Mon dossier a été validé par la CAF et c’est à ce moment-là que la course à la campagne fut lancée. J’étais donc élue à la CAF le 12 mars et promue cinquième vice-président de la CAF le 13 mars. Ce fut une agréable surprise, d’autant plus que c’était la première fois qu’une femme accédait à un tel degré de responsabilité. C’est une véritable promotion du genre au sein d’un milieu qui se veut très masculin.
Quel sentiment vous anime à 20 jours du coup d’envoi de cet évènement exceptionnel qu’est la Ligue des Champions Féminine ?
C’est un réel plaisir d’avoir à chapeauter un événement aussi important. Pour cette première édition dans le football féminin, je ne peux qu’en être fière. Nous allons écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire du football féminin et je saisis donc l’occasion pour féliciter toutes les équipes qui ont participé à cette première édition et espère que d’autres viendront participer aux éditions suivantes.
La Ligue des Champions Féminine est une vitrine pour le football féminin. Quels sont les enjeux de sa médiatisation ?
C’est un événement qui marque l’histoire du football féminin, il représente une fenêtre d’espoir pour les femmes à travers le monde et tout est possible quand la volonté y est. Le fait d’avoir une Ligue des Champions Féminine donnera envie aux plus jeunes de relever les défis et rêver un jour de pouvoir y participer. Les femmes peuvent être aussi au premier plan avec une performance technique comparable à celle des hommes.
Vous avez suivi de près les éliminatoires régionales de la compétition. Quelles sont vos attentes et projections pour le tournoi final ?
L’envie de performance et la motivation ne doivent pas exclure le fair-play. Je suis convaincue que l’organisation sera au même niveau que celle des compétitions masculines similaires.
La stratégie qui a été mise au point par la CAF a pour but de développer le football féminin à court et à long terme. Quels sont les moyens dont dispose la commission pour faire avancer les choses ?
Les mêmes conditions qui ont permis aux hommes de progresser doivent être mises à la disposition des femmes. Nous ne pouvons pas parler de développement du football féminin sans parler des infrastructures, de formation, d’une stratégie de mobilisation de fonds et de management pour accompagner ce développement. Il en va de soi que si le football féminin est bien structuré, les sponsors ne pourront qu’accompagner les femmes. Le football féminin est l’avenir de ce sport sur le plan mondial.
Quels sont les projets actuels ou à venir sur lesquels se penche la Commission ? (le prochain pari pour la Commission)
Il faudrait qu’on puisse rendre le football féminin attractif. Cela peut se faire en assistant les associations membres à avoir plus de femmes dans les différents postes techniques et administratifs, avoir plus de licenciées. Mais, ça peut également se faire en encourageant les filles à pratiquer le football dès leur plus jeune âge, notamment à l’école primaire. C’est aussi de pouvoir donner des outils et moyens nécessaires pour soutenir les associations membres à structurer les clubs de football féminin, la finalité étant d’arriver au professionnalisme du football féminin en Afrique.