Coupe du Monde des Clubs 2025 : L’Afrique éliminée dès le premier tour, le fossé se creuse

États-Unis – juin 2025. La Coupe du Monde des Clubs 2025, disputée pour la première fois sous son nouveau format élargi à 32 équipes, a été rude pour le football africain. Les quatre représentants du continent – Al Ahly (Égypte), Espérance de Tunis (Tunisie), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) et Wydad Casablanca (Maroc) – ont tous été éliminés dès la phase de groupes, sans parvenir à franchir le premier cap. Un constat amer, mais révélateur des écarts toujours criants entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud.


Des espoirs vite douchés

Parmi les quatre, Mamelodi Sundowns a été le seul à livrer une performance encourageante. Vainqueur d’Ulsan HD (1-0) puis auteur d’un nul solide contre Fluminense (0-0), le club sud-africain s’est finalement incliné face au Borussia Dortmund (3-4) dans un match spectaculaire mais insuffisant pour accéder aux huitièmes de finale.

Al Ahly, pourtant expérimenté sur la scène internationale, a souffert dans un groupe relevé face à Palmeiras, Porto et l’Inter Miami de Lionel Messi. Malgré un effectif solide, les Égyptiens ont manqué de tranchant offensif et de maitrise défensive.

L’Espérance de Tunis, versée dans un groupe « de la mort » avec Chelsea, Flamengo et le Club León, n’a jamais réussi à exister face à une intensité supérieure, concédant trois défaites et terminant bon dernier.

Le Wydad Casablanca, enfin, n’a pas pu éviter le naufrage dans une poule dominée par Manchester City, la Juventus et Al Ain. Au-delà des résultats, c’est l’écart technique, physique et tactique qui a sauté aux yeux.


Des écarts structurels persistants

L’élimination collective des clubs africains confirme une tendance alarmante : le football de club africain reste loin des standards européens et sud-américains, malgré les progrès visibles sur le continent.

1. Manque de régularité et d’intensité

Les clubs africains dominent souvent sur leur continent mais peinent à maintenir un rythme élevé sur 90 minutes face à des adversaires européens ou brésiliens habitués à une intensité constante. Le pressing, la transition rapide et la précision dans les phases décisives sont encore des secteurs déficients.

2. Préparation physique et densité d’effectif

Alors que les grands clubs européens ou sud-américains disposent de bancs de qualité homogène, les équipes africaines souffrent d’un manque de profondeur, ce qui se paie cher dans un tournoi condensé comme celui-ci. De plus, la préparation physique et la récupération laissent souvent à désirer, faute de structures comparables.

3. Organisation tactique et accompagnement technologique

L’analyse vidéo, les statistiques avancées, les ajustements tactiques en cours de match : autant de domaines dans lesquels les clubs africains sont encore en retard. Le staff technique n’est souvent pas équipé des mêmes outils que ceux utilisés en Europe ou en Amérique du Sud.

4. Exode massif des talents

Chaque année, des dizaines de joueurs africains prometteurs quittent leur continent très jeunes pour rejoindre les centres de formation européens. Conséquence : les clubs locaux n’ont ni la stabilité ni la continuité nécessaire pour bâtir des équipes compétitives sur le long terme.


Un signal d’alarme à ne pas ignorer

Cette élimination précoce des quatre clubs africains doit agir comme un électrochoc pour les fédérations, les clubs et les instances continentales. Le potentiel est là – comme le prouvent régulièrement les performances des joueurs africains en Europe – mais il doit être canalisé dans des projets solides, structurés et modernisés.

L’Afrique ne manque pas de talents, mais de vision à long terme, de professionnalisation accrue de ses championnats et d’un véritable investissement dans la formation, les infrastructures et la gouvernance. Sans cela, le continent continuera à briller par ses individualités en Europe… mais pas par ses clubs sur la scène mondiale.


Conclusion

La Coupe du Monde des Clubs 2025 aura été cruelle pour les représentants africains. Elle rappelle que dans un football de plus en plus mondialisé et compétitif, le retard structurel de l’Afrique ne peut plus être ignoré. La prochaine décennie devra être celle du renouveau, ou l’écart deviendra irrattrapable.


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