● 39 mentorés et mentors du monde entier se sont rencontrés à la Cidade do Futebol
● Le mentorat des entraîneurs est l’un des huit programmes de développement féminin de la FIFA.
● Les candidates aux postes de mentor doivent être des entraîneures qualifiées, titulaires d’une licence « A » ou « Pro », et/ou des entraîneurs d’équipes nationales ayant un rôle actif en tant que tacticiennes.
« Nous avons besoin que vous nous guidez là où vous pensez que nous devons aller, plutôt que là où nous pensons que nous voulons vous emmener ».
Telles sont les mots de Belinda Wilson, la responsable du développement technique au sein de l’équipe de développement du football féminin de la FIFA, prononcés en préambule d’un atelier de quatre jours organisé par la FIFA.
Ce sont 39 hommes et femmes venus du monde entier qui se sont réunis cette semaine à la Cidade do Futebol de la Fédération portugaise de football pour le deuxième atelier en présentiel du Programme de mentorat des entraîneurs de la FIFA, pour une période de 18 mois.
Cette deuxième édition compte parmi ses mentors deux anciennes sélectionneuses ayant remporté la Coupe du Monde Féminine de la FIFA et deux médaillées d’or olympiques, qui transmettront leurs connaissances et leur expérience à une nouvelle génération d’entraîneurs féminins .
Dès le premier jour, Belinda Wilson a décidé de réécrire une partie de l’éthique du programme, en accord avec le thème principal de l’atelier : “Le rôle de l’entraîneur de l’équipe nationale dans la conduite d’un changement positif ».
« L’objectif de cette semaine est de créer une communauté plus forte. Nous avons déjà utilisé le mot ‘réseau’, et pour moi le mot réseau c’était… ‘Je peux vous donner une carte de visite, ou je peux vous donner mon LinkedIn, et vous faites partie de mon réseau’ a expliqué la technicienne australienne.
« Mais la communauté, c’est surtout une famille qui sait se soutenir mutuellement. Je peux décrocher le téléphone à tout moment et je sais à qui m’adresser. Ce que nous essayons de faire, c’est de créer de bonnes conditions d’équipe ; pour construire une équipe formidable, très performante et opérationnelle. Ces conditions peuvent être intégrées non seulement dans le monde de l’entreprise, mais aussi, bien sûr, sur le terrain.”
Pendant les 18 mois de ce programme, les mentors et les mentorés se rendent visite dans leurs pays respectifs et sont également encouragés à développer des contacts réguliers en ligne. Kat Smith, l’entraîneure des Western Sydney Wanderers, est arrivée à Lisbonne après avoir passé une semaine avec son mentor Iraia Iturregi à Bilbao.
Karl Lines est consultant de la FIFA pour le football féminin et dirige notamment des sessions sur le programme de mentorat des entraîneurs de la FIFA et sur les bourses de formation des entraîneurs. Expliquant la valeur de la construction d’un fort sentiment de communauté, il a cité Robert Waldinger, directeur d’une célèbre étude visant à révéler les indices d’une vie saine et heureuse.
« Nos relations ont une influence considérable sur notre santé », a-t-il noté. Prendre soin de son corps est important, mais soigner ses relations est aussi une forme de soin de soi. Je pense que c’est là la révélation ».
Alors que les mentors (avant l’arrivée de leurs protégés) continuaient d’explorer différents thèmes pour soutenir le développement de leurs relations, le psychologue et auteur à succès Adam Grant a trouvé ses mots pour nourrir la réflexion sur l’écran géant.
« Les grands mentors sont à la fois des apprenants et des enseignants. La recherche montre que lorsque les mentors valorisent les idées de la base, ils sont plus engagés et plus efficaces, et leurs protégés réussissent mieux. Le mentorat n’est donc pas un transfert de sagesse d’une personne à une autre. Il s’agit d’une relation où deux personnes grandissent ensemble ».
Monica Vergara, l’une des participantes, peut témoigner de cette philosophie. Ancienne internationale mexicaine, elle a depuis entraîné El Tri à tous les niveaux d’âge, notamment en terminant vice-championne du monde de la Coupe du monde féminine U-17 de la FIFA en 2018.
Lors de la première édition du programme, Vergara était associée à l’ancienne sélectionneuse de l’équipe nationale féminine des États-Unis, Jill Ellis. S’exprimant à Lisbonne entre deux séances, elle a déclaré : « Jill Ellis est un véritable modèle pour moi. Avoir l’opportunité d’apprendre à la connaître dans son travail et en tant que mentor, c’était comme un cadeau de Noël.
« J’ai eu la chance de l’avoir au Mexique, où elle a suivi mon entraînement et m’a donnée son avis. Tout cela m’a énormément aidé. C’était quelque chose de vraiment enrichissant.”
Cette fois-ci, Vergara a changé de camp et sert de mentor à Laura del Rio Garcia. L’ancienne attaquante internationale espagnole est en train de se forger une carrière d’entraîneure et leur expérience commune de la transition de joueuse à entraîneure les a immédiatement rapprochées.
« J’ai rencontré Laura au Mexique et je l’ai vue avant la Coupe du monde Féminine U-20 de la FIFA en 2022. Plus tard, j’ai eu la chance de la voir lors des compétitions et de voir comment elle travaillait. Je l’ai vue devenir championne du monde avec les U-20, et en Inde avec les U-17.
« Je me sens chanceuse parce que nous avons partagé le même chemin et le même processus. Il est facile de construire cette relation et de la faire grandir lorsque vous rencontrez une personne qui travaille avec la même passion et le même amour que vous mettez dans votre propre travail.”
Au cours de ces quatre jours, les mentors et les mentorées ont écouté Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, Fernando Gomes, président de la Fédération portugaise de football (FPF), Teresa Romao, secrétaire générale de la FPF, et Sarai Bareman, responsable du football féminin à la FIFA, qui ont tous prononcé des discours devant le groupe. Le mercredi après-midi, les mentors ont assisté à la dernière étape de la tournée du trophée de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA.
Even Pellerud, qui était à la tête de l’équipe de Norvège championne du monde en 1995 était de la partie. Tout comme Tina Theune, championne du monde avec l’Allemagne. Les deux légendes étaient heureuses de retrouver le trophée et de prendre part à la séance photo.
Une séance animée par l’ancienne internationale allemande Josephine Henning. Depuis qu’elle a pris sa retraite en 2018, Henning a troqué ses crampons contre des pinceaux et est une artiste reconnue. Elle est aussi consultante pour de nombreuses chaînes de télévision.
Alors que les mentors et les mentorés étaient réunis dans un vestiaire du complexe FPF « City of Football », chacun s’est vu remettre une feuille blanche et un crayon de couleur. Pourquoi ?
« La session est axée sur les sentiments. Il s’agit d’être courageux. Dire ce que l’on ressent à travers l’art », explique Henning. Grâce à un programme comme celui-ci, vous avez l’occasion de vous « recalibrer ». Ma séance vise à inciter les personnes qui ont l’habitude de gérer des structures à essayer de penser différemment.
Pour moi, en tant qu’artiste, il a toujours été question de « visuels ». Si je vois quelque chose qui m’inspire, cela n’a pas besoin d’être dit. Lorsqu’il s’agit de relations, vous pouvez vous tenir à côté de quelqu’un et lui adresser un sourire.
« Comment puis-je me connecter ? C’est l’une des choses les plus difficiles mais aussi les plus étonnantes que nous puissions faire en tant qu’êtres humains.
Les mentorés de l’édition actuelle du Programme de mentorat des entraîneurs de la FIFA obtiendront leur diplôme en novembre/décembre 2023.