Football Féminin : Sarah Bouhaddi “Je ne suis pas venue en retraitée au PSG”

Mercredi soir à 21h, le PSG joue son quart de finale aller de Ligue des Champions face à Wolfsburg (All). Cette rencontre aura lieu au Parc des Princes avec, dans la cage parisienne, la gardienne Sarah Bouhaddi qui a accordé – à la veille de ce match – un entretien à France Bleu Paris dont voici l’intégralité.

Sarah Bouhaddi espère trouver le sourire avec le PSG
Sarah Bouhaddi espère trouver le sourire avec le PSG © AFP – Victor Joly / DPPI via AFP

C’est au centre d’entraînement de la section féminine du PSG à Bougival que Sarah Bouhaddi a reçu Pia Clemens et l’équipe de 100% PSG Le Mag. Pendant une vingtaine de minutes, la gardienne au CV impressionnant (*) s’est confiée sur sa première saison au PSG, qui n’a rien d’un long fleuve tranquille.ⓘ

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Le soir de la finale de la Coupe du monde au Qatar, tu as posté une photo de Mbappé et Messi qui se tapent dans la main, avec ces mots en légende : #masterclass et #ilovethisgame (“J’aime ce jeu”). Comment “ce jeu”, le football, est-il entré dans ta vie ?

Ça a commencé surtout en 1998, donc ça date un peu maintenant… Il y avait la fameuse Coupe du monde que la France a remportée. Et c’est là où j’ai commencé à vraiment aimer le foot et à vouloir jouer au foot en tant que professionnelle.

Mais tu jouais déjà au foot ?

J’avais huit ans, je jouais déjà un peu avec les garçons, très jeune, dans un petit club. Mais c’est là où il y a eu vraiment le déclic : “Oui, c’est ça que j’ai envie de faire. C’est là où je veux aller”.

A ce moment-là, tu joues déjà au poste de gardienne ?

Non, je n’avais pas encore démarré comme gardienne. J’étais joueuse de champ et c’est au fur et à mesure que je suis passée gardienne, à peu près deux ans après.

é – à la veille de ce match – un entretien à France Bleu Paris.

Sarah Bouhaddi espère trouver le sourire avec le PSG
Sarah Bouhaddi espère trouver le sourire avec le PSG © AFP – Victor Joly / DPPI via AFP

C’est au centre d’entraînement de la section féminine du PSG à Bougival que Sarah Bouhaddi a reçu Pia Clemens et l’équipe de 100% PSG Le Mag. Pendant une vingtaine de minutes, la gardienne au CV impressionnant (*) s’est confiée sur sa première saison au PSG, qui n’a rien d’un long fleuve tranquille.ⓘ

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Le soir de la finale de la Coupe du monde au Qatar, tu as posté une photo de Mbappé et Messi qui se tapent dans la main, avec ces mots en légende : #masterclass et #ilovethisgame (“J’aime ce jeu”). Comment “ce jeu”, le football, est-il entré dans ta vie ?

Ça a commencé surtout en 1998, donc ça date un peu maintenant… Il y avait la fameuse Coupe du monde que la France a remportée. Et c’est là où j’ai commencé à vraiment aimer le foot et à vouloir jouer au foot en tant que professionnelle.

Mais tu jouais déjà au foot ?

J’avais huit ans, je jouais déjà un peu avec les garçons, très jeune, dans un petit club. Mais c’est là où il y a eu vraiment le déclic : “Oui, c’est ça que j’ai envie de faire. C’est là où je veux aller”.

A ce moment-là, tu joues déjà au poste de gardienne ?

Non, je n’avais pas encore démarré comme gardienne. J’étais joueuse de champ et c’est au fur et à mesure que je suis passée gardienne, à peu près deux ans après.

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On entend souvent dire par les gardiens eux-mêmes que c’est un peu une caste de fous, les gardiens. Que c’est un monde bizarre. Est-ce que tu as ce sentiment-là ? Que vous êtes différents des autres ?

Je ne me mets pas dans la case des bizarres ! Peut-être qu’avec le fait d’être passée en joueuse de champ, j’arrive à mieux comprendre le football, aussi. Mais non, je n’arrive pas à me mettre dans cette case de fous, ou à mettre la tête là où certains joueurs n’iraient pas la mettre. J’essaye de faire ce que je peux faire sur le terrain, mais je ne suis pas le gardien kamikaze.

Quel est ton lien avec ce poste de gardien ? Tu en es fière ? Tu l’aimes ?…

Non. J’ai la carrière que j’ai aujourd’hui et j’en suis fière parce que ça m’a réussi. Maintenant, c’est vrai que quand on me met à l’entraînement en tant que joueuse de champ, j’y vais avec beaucoup de plaisir parce que c’est ce qui m’a lancée au départ. Ça me manque, par moments. Les toros, les petites conservations, ça me manque de ne pas pouvoir les faire avec l’équipe. Si j’avais le choix entre continuer gardienne ou être joueuse… C’est vrai que je pencherais plus pour être joueuse de champ ! Oui, c’est vrai, c’est paradoxal, mais c’est là où je prends le plus de plaisir. En fait, c’est un peu bizarre. Etre gardienne, c’est plus mon métier. Et quand je suis sur le champ, je prends un plaisir différent où je me pose moins de questions. Parce que gardienne, il faut être vraiment concentrée à chaque moment, à chaque ballon. C’est un rôle différent.

J’aimerais qu’on revienne ensemble sur la date du 1ᵉʳ juin 2017. Que s’est-il passé ce jour-là ?

C’était un match assez serré contre le PSG [en finale de Ligue des Champions] où il y avait eu des occasions de part et d’autre. Je pense que c’était même la première finale entre deux clubs français, donc c’était assez tendu et le jeu était un peu fermé. Il y a cette séance de tirs au but à la fin et je ne suis pas sur la liste des cinq premières tireuses. Mais arrivée à la sixième tireuse, la gardienne parisienne tire [Katarzyna Kiedrzynek, qui manque son tir]. Les Lyonnaises m’ont regardée en me disant : “Vas-y, c’est à ton tour”. Pourtant, on n’avait rien discuté auparavant, on n’avait pas planifié ça, rien du tout. Et puis ça s’est fait tout seul. Elles savent que c’est un domaine qui ne me fait pas peur. Donc j’y suis allée tranquillement et voilà, j’ai essayé de répondre présente.

Est-ce qu’à ce moment-là, il y a ne serait-ce qu’une molécule ou un atome de ton corps ou de ton esprit qui peut imaginer qu’un jour, tu joueras au Paris Saint-Germain ?

Pour être honnête, ce n’est pas une question que je me suis posée. C’est vrai que j’ai fait beaucoup, beaucoup d’années à Lyon. Arriver à 35 ans au PSG, je n’avais pas imaginé ce projet-là. C’est la vérité. Et je pense que vu mon âge, j’aurais plus choisi de finir tranquillement à Lyon, et de rester auprès de ma famille. Mais après, je me suis jamais fermé les portes de différents challenges. Même le challenge de partir aux Etats-Unis, c’était quelque chose qui ne me faisait pas peur. Par contre, il y a une chose qui est sûre, c’est que ma carrière était peut être écrite au départ pour finir à Lyon, mais il y a des étapes dans la vie qui font qu’on doit aussi rebondir. Et je ne me suis jamais fermé la porte, du début à la fin, d’aller dans un club concurrent de Lyon. Aujourd’hui, c’est le PSG. Demain, si ça devait être un autre club, Chelsea, Arsenal ou peu importe, Barcelone… En fait, je ne me ferme vraiment pas de barrières sur ça. Moi, mon choix numéro un, c’est de jouer au foot et de prendre du plaisir. Donc c’est surtout ça que je regarde.

Qui te contacte, côté Paris Saint-Germain ? Qui te parle pour te convaincre de venir à Paris ?

C’est un peu loin… Je pense que c’était le coach Gérard Prêcheur. Il était encore en discussion avec le club sur sa venue à lui. Il savait que je ne jouais pas à Lyon parce que j’étais revenue des Etats-Unis et que Christiane [Endler, ancienne gardienne du PSG] avait pris cette place de titulaire. La coach lyonnaise, Sonia Bompastor, lui avait accordé cette confiance. Donc voilà, c’était assez clair. Et il savait que moi, je ne voulais pas rester en tant que numéro deux et que s’il y avait des portes qui s’ouvraient ailleurs, j’y serais allée. Donc je pense que c’est le “coach Gérard” qui a lancé cette discussion. Et puis après, ça a mis du temps parce que je suis quand même partie aux Etats-Unis avec l’équipe de Lyon. J’ai fait les premiers stages avec elles, donc il fallait avoir du temps et même jusqu’à la fin, il n’y avait pas de certitude que je signe au PSG.

Les supporters parisiens ont été très surpris d’apprendre que tu signais à Paris, parce qu’ils te voyaient comme une joueuse très identifiée à l’Olympique lyonnais. Comment qualifierais-tu l’accueil des supporters parisiens quand tu es arrivée ?

Si je peux être honnête, je pense que ça n’a pas été le plus bel accueil parce que forcément, c’est comme si un Marseillais venait jouer au PSG. Tu ne vas sûrement pas l’accueillir de la même façon. Après, l’erreur que j’ai faite, peut-être, en début de saison, c’était de regarder un peu ce qui pouvait se dire autour de moi. En fin de compte, j’avais du mal à comprendre pourquoi on m’accueillait comme ça. Moi, je venais simplement apporter ce que je pouvais apporter à l’équipe et au club, donc ça n’a pas été appréciable. Là, j’ai pris un peu plus de recul et je me dis d’arrêter de perdre du temps à regarder tout ça. Et je me dis que s’ils ont envie de m’accueillir correctement, j’espère qu’ils le feront avec beaucoup de fierté de m’avoir dans leur équipe. Et puis après, c’est à moi de répondre présente au fur et à mesure, à chaque résultat, à chaque match avec l’équipe. Et si on gagne des titres ensemble, je pense qu’on oubliera ce début pas très appréciable.

Tu trouves que ça s’améliore, avec les supporters ?

Je ne sais pas. En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c’est que moi, j’essaie de ne plus trop regarder les réseaux sociaux parce que ça m’a fait défaut, en fin de compte. A chaque fois que je regardais des réseaux sociaux ou des articles qui n’étaient pas en ma faveur, je me mettais un peu plus de pression sur les évènements qui pouvaient y avoir. Et du coup, je me disais : “Aujourd’hui, il faut que je réponde présente” ou “Aujourd’hui, il ne faut pas qu’on prenne de buts parce que je serai directement la première visée”. Donc je n’ai pas été la Sarah que j’aurais dû être pendant les cinq premiers mois. Ça m’a fait pas mal défaut. Et en rentrant en janvier, je me suis dit : “Allez, c’est bon. De toute façon, tu es au PSG. Ils sont contents, tant mieux. Et s’ils ne sont pas contents, on ne peut plus revenir en arrière. Aujourd’hui je suis là, donc mon objectif, c’est d’aller chercher ces titres et d’en ramener le maximum. Et c’est là où ils seront fiers”. Donc là, je ne regarde plus tout ça, en fait.

Ligue des Champions : “Peu importe les joueuses qu’on a dans l’équipe, c’est le groupe qui va faire la différence.”

Vous jouez un match de Ligue des champions très important ce mercredi. Cette compétition, tu l’as gagnée huit fois avec Lyon. Qu’est-ce que tu apportes à l’équipe, avec ton expérience ?

C’est une compétition que je connais bien parce que j’ai joué pas mal de matchs. Après, il y a d’autres joueuses dans l’équipe qui ont l’habitude. Mais [mon objectif], c’est surtout d’essayer de ramener cette sérénité de l’événement, et mes connaissances, que ce soit footballistiques ou tactiques. On essaie d’échanger beaucoup avant l’événement. Après, c’est un match de foot. Les coéquipières qui sont à côté de moi, elles savent ce qu’elles ont à faire. Donc il faut surtout être ensemble, solidaires le jour de cet événement, et essayer d’aller chercher [un résultat] parce que peu importe les joueuses qu’on a dans l’équipe, on sait que c’est le groupe qui va aller faire la différence.

Tu t’attends à quel match contre Wolfsburg ?

Ça ne va pas être facile. En général, le tour des quarts de finale n’est jamais évident. La chose positive, c’est que c’est une double confrontation. C’est quelque chose qui est plus intéressant par rapport à la Coupe de France, par exemple. Mais je pense que ce premier match aller à domicile va être très important, avec les supporters, chez nous. Je pense que si on arrive déjà à remporter ce match aller, on ira avec un peu plus de confiance à l’extérieur, et ça va aussi faire du bien au groupe.

Le fait de jouer au Parc des Princes, c’est plutôt quelque chose qui te mettra en confiance ?

J’ai déjà joué au Parc ! Non, non, le match contre le Real Madrid, ça s’est super bien passé. Et puis si je dois parler de moi, il ne s’est rien passé d’extraordinaire à mon sujet. Voilà, je l’ai dit. Depuis janvier, j’ai arrêté de perdre du temps avec tout ça, parce que c’est plus négatif qu’autre chose pour moi, en termes psychologiques. Maintenant, j’espère une seule chose, c’est que quand on arrivera mercredi, les supporters seront à fond derrière l’équipe. C’est ça, le plus important. Ce n’est pas qu’on soit derrière Sarah Bouhaddi ou quelqu’un d’autre. C’est l’équipe, vraiment.

“Gérard Prêcheur est LE meilleur entraîneur du foot féminin”

“Gérard Prêcheur est LE meilleur entraîneur du foot féminin”

Tu connais très bien Gérard Prêcheur. Quel genre de coach est-il ?

Oui, ça fait un moment que je le connais. J’ai 36 ans, et je le connais depuis mes quatorze ans. C’était mon formateur. Déjà, c’est un passionné. Sa qualité numéro un, c’est d’être vraiment passionné, investi. Il a des projets, il a des idées en tête et il veut aller à fond dans cette direction. Et puis footballistiquement, c’est LE meilleur entraîneur du foot féminin. Alors c’est pareil… J’ai déjà vu certains commentaires des supporters qui n’arrivent pas à comprendre pourquoi le coach fait comme ça, pourquoi il met certaines filles là, pourquoi il choisit cette joueuse… En fait, il essaye de s’adapter au quotidien à ce qu’il a à l’entraînement. Donc ce n’est pas facile. Il y a des absences, il y a aussi des joueuses qui ne répondent pas présentes la semaine, à l’entraînement. C’est aussi ce qui se passe derrière, en off, que personne ne voit et que lui, il essaie de gérer au quotidien. Là, je ne suis pas là pour être son avocate, bien au contraire. Mais je pense qu’il faut réussir à lui faire confiance. Il n’est pas arrivé au PSG par hasard. Et il est quand même bien apprécié par les joueuses ici aussi. Il apporte beaucoup de qualité et je pense qu’au fur et à mesure, on voit que l’équipe est un peu plus apaisée et qu’elle essaye d’aller chercher ce qu’il demande.

Avec l’Olympique Lyonnais [2009 à 2021], tu as évolué presque toute ta carrière dans un club qui gagnait quasiment tout. Mentalement, ça change quoi de jouer dans le club challenger, qui souffle dans la nuque des lyonnaises avec seulement un point de retard en championnat ?

C’est un challenge différent. Je sais que quand j’étais à Lyon, on disait toujours : “On veut rester l’équipe française là-haut. On veut rester l’équipe française à avoir gagné sept Ligue des champions, on ne veut voir aucune autre équipe française gagner”. Maintenant que je suis de l’autre côté, je vois qu’il y a beaucoup de travail, que cette équipe du PSG a envie d’aller chercher ses titres, même la Champions League. Et je me dis que si je faisais partie de cette équipe qui gagne cette première Champions League, ce sera avec beaucoup de fierté. Et ça aura aussi une saveur particulière. Parce qu’en fin de compte, quand tu es entre guillemets “pas trop acceptée” dans un club et que tu arrives à aller chercher ce trophée-là, elle peut être aussi meilleure que celles que j’ai gagnées avec Lyon.

Message aux supporters :”faire confiance”

Si tu pouvais dire quelque chose aux supporters du PSG, tu leur dirais quoi ?

[Elle sourit] De faire confiance. Voilà. Je ne suis pas venu en retraitée. Je ne suis pas venue pour prendre du bon temps ou pour prendre un salaire. Je suis vraiment venue pour apporter quelque chose au club et aux supporters, et aller chercher ces titres.

Tu es heureuse à Paris ?

Pour le moment, oui… On est deuxièmes du championnat à un point derrière Lyon… Moi, je suis juste animée par le sportif. Je ne regarde que ça. Donc oui, on est deuxièmes à un point derrière Lyon. Pour l’instant, les résultats sportifs suivent. On est encore en Champions League. On va jouer une demi-finale de Coupe de France ce week-end [victoire 1-0 contre Evian Thonon le samedi 18 mars]. Donc moi, sportivement, je suis super heureuse. Après, oui, ce n’était pas facile. Ce n’est pas facile, même pour une vie, de changer d’habitudes. Mais je suis quand même épanouie.

Quand tu passes devant la tour Eiffel, tu te dis quand même que c’est cool, Paris ?

Je dis que c’est joli. Non, c’est vrai. La ville de Paris, c’est très joli. Il y a des monuments qui sont incroyables. Après, je ne me verrais pas y vivre, vraiment. Mais même à Lyon. Moi, je choisirais plus un coin un peu plus calme, plus tranquille. A Paris, il y a énormément de monde, la ville est très grande, et ils sont tous très rapides, très stressés. Donc y vivre, je ne sais pas, mais en tout cas, j’adore y passer.

Tu as été une “pionnière” en te mettant volontairement en retrait de l’équipe de France dès 2020. Quels mots mettrais-tu aujourd’hui sur la situation dans laquelle tu étais à l’époque ?

Je ne sais pas si on peut dire “pionnière”. Je ne suis pas spécialement fière de comment ça s’est passé. Là, j’ai trois ans de plus par rapport à ce qui s’est passé auparavant. Les manières, la façon de faire, ça aurait pu être mieux fait. Quand je me suis retirée de l’équipe de France, je l’ai fait proprement parce que j’ai appelé le président. J’ai aussi appelé Corinne Diacre, on en a discuté ensemble. Ça n’a pas été long, mais on en a discuté et je lui ai expliqué, vraiment; à elle, le pourquoi de mon choix. C’était important pour moi. Psychologiquement, je l’ai dit, l’après Coupe du monde a été difficile, on y allait avec un objectif. D’être éliminées contre les États-Unis en quarts de finale, ça a été très dur. Et puis derrière, on n’est pas qualifiées pour les JO. Donc c’était vraiment un échec sportif très fort parce qu’il y avait eu beaucoup de sacrifices autour de ça. Donc voilà. Je ne m’y retrouvais plus du tout dans cette façon de manager. Après, je ne peux pas être fière de comment ça s’est fait et je pense qu’on aurait pu le faire différemment, et ça aurait été beaucoup mieux.

Tu t’es sentie seule à l’époque ?

Seule, je ne sais pas. Moi, quand je l’ai fait, je n’en avais pas spécialement parlé aux filles. Il y avait deux ou trois filles qui étaient au courant. Mais je ne me suis pas étalée là dessus parce que c’était intérieurement que je n’étais pas bien. Ma coéquipière Amandine Henry le savait parce qu’elle était dans ma chambre à cette époque en équipe de France. Mais ce n’était pas quelque chose qui était calculé. Je n’allais pas chercher quelque chose contre Corinne Diacre. C’était surtout pour me protéger moi-même, pour continuer à jouer au foot et prendre surtout du plaisir.

Qu’est-ce que tu souhaites pour l’équipe de France aujourd’hui ?

Déjà, on est cinq mois avant une Coupe du monde. Il y a la possibilité d’aller chercher un titre. Je les ai vues jouer à l’Euro. Il y a une belle génération avec des joueuses qui ont beaucoup de talent. Si le prochain coach arrive à faire fonctionner toutes ces joueuses-là ensemble, il y a quelque chose à aller chercher. C’est surtout ça, la chose importante.

Et toi, tu te vois porter à nouveau le maillot de l’équipe de France ?

Moi, je suis une compétitrice et une sportive de haut niveau. Donc j’ai toujours dit que tant que je jouerais encore au foot, je ne refuserais pas une équipe de France. C’était pareil à l’époque avec Corinne Diacre. Si elle devait me sélectionner parce que c’était elle qui décidait, je ne pouvais pas le refuser. Parce que déjà, une sélection, ça ne se refuse pas. Donc voilà, non, je ne ferme pas la porte. Maintenant, j’ai quitté l’équipe de France pendant trois ans. On verra avec le futur sélectionneur s’il souhaite m’avoir dans son équipe ou pas, discuter avec moi. Mais aujourd’hui, le plus important, c’est aussi d’être performante en club, d’aller chercher ces résultats. Et après, viendra ce qui viendra.

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