Hand-Ball-France-Suède en direct: énorme désillusion pour les Bleus

Après avoir renversé le Danemark mercredi, l’équipe de France de handball s’est inclineé en demi-finale de l’Euro face à la Suède ce vendredi soir à Budapest par un petit but d’écart (33-34)

Il restait une poignée de secondes et les arbitres rendirent le ballon aux Français qui voyaient là une occasion quasi inespérée d’égaliser dans un final haletant. L’occasion de refaire le coup du Danemark, de faire un tourner un match qui lui avait échappé depuis bien longtemps. La balle était vite montée avec Mem qui au contact servait Fabregas. Chahuté par le retour de Chrintz, le pivot s’enroulait et allait au sol pour tirer. Jaillissant de son but, Palicka allait vite au sol et s’asseyait sur le ballon qui passait entre ses jambes. Plein de hargne et de soulagement, impérieux, le portier suédois levait sa prise et voyait le banc sombrer dans la liesse. De l’autre côté, les mines se faisaient basse et les regards se tournaient vers le sol. Comme l’année dernière lors du Mondial égyptien, l’équipe de France voyait ses rêves de finale et ses espoirs de titre s’évanouir, anéanti par la Suède. Le sursaut danois pour conclure le tour principal n’aura pas trouver de prolongement car les errances furent trop nombreuses.

Pourtant tout avait merveilleusement démarré pour les hommes de Guillaume Gille, de retour sur le banc après sa période d’isolement. En effet, les premières minutes voyaient les Bleus imposer leur rythme et mettre à mal des Suédois, restés aux vestiaires. La défense montait fort et venait perturber les tireurs adverses, quand les attaques se faisaient tranchantes et rapidement les champions olympiques se détachaient pour mener de quatre buts. On croyait la leçon du début de match contre le Danemark retenue mais la belle entame française fana. Sans raison apparente, le rythme baissa, et Palicka se mit à prendre plus de place dans son but et se chargea lui-même de punir les Tricolores. Auteur d’un premier but profitant de la cage vide de Gérard, le portier suédois enchaînait deux nouveaux buts coup sur coup après des arrêts de classe sur Nahi et Mem, devenant pour quelques minutes le meilleur buteur de la demi-finale. Une incongruité qui disait la mauvaise gestion de l’infériorité numérique française et la lucidité du Suédois. Remis en scelle par leur gardien, les Suédois se libérèrent et Gottfridsson entra en scène. Gestionnaire inspiré, le demi-centre prit le contrôle du rythme et fit vivre un calvaire aux Bleus, entre tir soudain, percussion, perforation et passe lumineuse, à l’image d’un service à l’aveugle pour Darj. C’est lui qui d’une flèche à la sirène portait l’écart à quatre buts à la pause.

Peut-être le but de trop, celui qui aura manqué en fin de match. Car la seconde période fut complexe. Méconnaissable, la défense bleue ne trouvait pas la bonne carburation et accordait trop de latitude à Gottfridsson et Carlsbogard (10 et 5 buts). Il fallait toute la fougue et l’énergie de Minne, auteur de huit buts, ainsi que la fiabilité et le sang-froid de Descat sur penalty, pour maintenir les Bleus à portée. L’espoir vint quand Gérard sortit enfin un arrêt à un peu plus de quatre minutes de la fin du match, son 3e et dernier, dans un soir de gabegie (3/28, 1/9 pour Pardin, ndlr), avant que Minne ne ramène son monde à une longueur. Mais cette fois, le miracle n’aurait pas lieu. Dans la foulée, Porte se rendait coupable d’une manchette et se faisait expulser brisant le temps fort tricolore. Les dernières minutes laissèrent entrevoir un infime espoir et vit les champions olympiques proposer autre chose et augmentant leur agressivité et en exerçant un pressing tout terrain. Palicka (12 arrêts) se chargeait d’éteindre la dernière étincelle de révolte face à Fabregas. Les Bleus, vaillants mais trop défaillants en défense, venaient de laisser échapper la finale et la perspective d’un possible quatrième titre européen. Charge à eux de se remobiliser pour aller chercher la médaille de bronze car toute récompense a valeurs et mérites. Les grandes histoire basculent sur de petits riens, et cette fois, le dernier chapitre s’écrira sans la France.

« On a très bien joué ce match. En première mi-temps, on commence très bien. On les asphyxie. Ce qu’on arrive pas à gérer c’est notre jeu à un de moins où on prend quasi trois buts coup sur coup qui nous font très mal. Derrière, en deuxième mi-temps, on s’est battu, on a trouvé des solutions en attaque et à la fin, on arrive à revenir… C’est rageant. On est fier de notre prestation mais déçu car venir mourir à un but, c’est tellement dur », a déclaré après la défaite contre la Suède, Nikola Karabtic, qui disputait son 70ème match dans la compétition (un record) à 37 ans.

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