Asisat Oshoala est déjà dans l’histoire du football nigérian depuis son dernier but contre l’Australie, qui a fait d’elle la seule joueuse africaine à marquer lors de trois éditions du Mondial féminin. Contre l’Angleterre, lundi 7 août, elle aura l’occasion de devenir bien plus en aidant son équipe à se qualifier pour les quarts, et de peut-être devenir la meilleure buteuse de l’histoire de sa sélection
L’attaquante vedette du Nigeria et du FC Barcelone, Asisat Oshoala, ne jouera « que » les huitièmes de finale du Mondial lundi 7 août contre l’Angleterre. Pourtant, elle a déjà marqué l’histoire de la compétition à son échelle. En Australie, elle est devenue la première joueuse africaine buteuse dans trois éditions, grâce à sa réalisation contre le pays hôte (3-2) et un des favoris de la compétition. Avant ça, la joueuse de 28 ans avait marqué contre la Suède en 2015 et face à la Corée du Sud en 2019.
« Elle est une classe au-dessus des autres et elle l’a prouvé avec ce qu’elle a montré lorsqu’elle n’était pas à 100% en forme, elle est quand même sortie du banc à Brisbane pour inspirer une victoire historique contre l’Australie », a expliqué à l’AFP Tobi Peters, un journaliste qui suit sa carrière depuis le FC Robo et le Rivers Angels, ses premiers clubs au Nigeria.
Une semaine après le début du tournoi, le 27 juillet, la célébration de son but record était déjà l’une des images du tournoi : la bouche grande ouverte, elle a enlevé son maillot vert foncé et a triomphé en brassière. « Mon père n’est pas du tout content, mais la vie est une collection de moments », a-t-elle commenté ensuite sur Instagram.
Cadre en sélection et en club
Pas la première fois que la joueuse du Barça fait fi des états d’âme de ses parents. Avant de devenir une joueuse internationale, Oshoala les a défiés dans sa jeunesse. Elle a choisi d’abandonner l’école pour se concentrer sur le football à plein temps. Et cela a payé de façon spectaculaire.
En 2014, elle a explosé sur la scène internationale, désignée meilleure buteuse et meilleure joueuse de la Coupe du monde des moins de 20 ans. À peine sortie de son adolescence, elle a signé à Liverpool en 2015. Elle est alors devenue la première Africaine à jouer dans la Super League féminine anglaise.
Asisat n’est pas seulement une source de fierté pour le Nigeria, mais pour toute l’Afrique
Après quoi elle s’est engagée avec Arsenal l’année suivante, avec qui elle a remporté la FA Cup à Wembley. Un passage en Chine ensuite, avant de rejoindre Barcelone en 2019, où elle a déjà remporté deux C1 et où elle est désormais une joueuse majeure. Elle y dépasse chaque saison la vingtaine de buts et c’est la meilleure buteuse de son club ces deux dernières années.
Attaquante complète, Oshoala, surnommée « Super Zee », est connue pour sa puissance et sa vitesse. Mais aussi pour ses déplacements souvent intelligents, à la fois avec et sans ballon. « Asisat n’est pas seulement une source de fierté pour le Nigeria, mais pour toute l’Afrique », a aussi lancé à l’AFP Alao Salami, un fan basé à Lagos. « C’est un grand modèle, qui a inspiré un nombre croissant de jeunes footballeurs, hommes et femmes. »
Un autre record à aller chercher
Des moments historiques comme son dernier but, elle pourrait en vivre encore en Océanie, et pourquoi pas contre les Anglaises en huitième de finale à Brisbane. Il lui reste un pion à inscrire pour devenir la meilleure buteuse de son pays dans l’histoire d’un Mondial. Et elle pourrait bien ajouter un sixième titre de joueuse africaine de l’année à son palmarès.
Un objectif à atteindre qui pourrait bien aider les Super Falcons. Seule nation africaine à avoir participé à toutes les éditions de la Coupe du monde, elles n’ont jamais dépassé les quarts de finale. Pour y parvenir, le sélectionneur Randy Waldrum aura besoin de son attaquante en grande forme.
« Elle se met beaucoup de pression parce qu’elle aime le Nigeria et elle veut que le Nigeria réussisse sur la scène mondiale », avait-il déclaré avant le Mondial. Mais « quand vous avez Oshoala, vous avez une chance contre n’importe quelle équipe », avait-il prédit, réussissant à se sortir d’un groupe difficile, avec l’Australie, le Canada champion olympique et l’Irlande. Prochain arrêt, les redoutables anglaises.
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