Avec la nomination de la plus grande joueuse de son histoire au poste de sélectionneur, la Norvège est en forme et espère se remettre d’un UEFA EURO Féminin calamiteux.
La Norvège est l’une des quatre nations à avoir remporté la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ et a été, pendant une dizaine d’années, la principale adversaire des États-Unis.
Malheureusement pour les Scandinaves, l’époque où elles remportaient la compétition reine, et où elles montaient sur le podium des EUROs et des Jeux Olympiques, est un souvenir de plus en plus lointain. L’année dernière, elles ont connu leur deuxième élimination consécutive en phase de groupes de l’EURO, après une défaite face à l’Autriche et une déroute 8-0 face à l’Angleterre.
De tels résultats auraient été impensables à l’époque où Hege Riise accompagnait les triomphes de l’équipe dans les années 1990 et au début des années 2000. Il n’est donc pas surprenant que la Norvège ait décidé, tout de suite après l’EURO, de faire de cette figure emblématique sa nouvelle sélectionneuse.
L’ancienne milieu de terrain, sacrée meilleure footballeuse de l’histoire de son pays en 2003, est arrivée avec bien plus qu’une simple expérience de joueuse. Dernièrement à la tête de l’équipe d’Angleterre et de la sélection de Grande-Bretagne, et après avoir été plébiscitée et nommée pour ses succès avec le Lillestrøm Sportsklubb Kvinner, Riise était la candidate idéale. Son impact a été immédiat.
La défense qui s’était montrée si friable lors de l’EURO semble être redevenue une muraille et, même si un retour à la gloire est peu probable, personne ne serait surpris de voir cette nouvelle équipe norvégienne terminer en tête de son groupe.
Les rencontres de la Norvège dans le Groupe A
20 juilletNouvelle-Zélande – Norvège (19h heure locale, Eden Park)
25 juilletSuisse – Norvège (20h heure locale, Waikato Stadium)
30 juilletNorvège – Philippines (19h heure locale, Eden Park)
La sélectionneuse : Hege Riise
Après le naufrage 8-0 contre les Anglaises, Riise a décidé de faire de la défense sa priorité lorsqu’elle a pris les rênes de l’équipe en août 2022.
Les derniers résultats de la Norvège ont montré sa capacité à colmater les brèches dans lesquelles les Lionnesses s’étaient si facilement engouffrées, avec des victoires contre les Pays-Bas, la Belgique, l’Albanie et l’Uruguay, ainsi qu’un match nul contre la France. L’Angleterre, l’équipe qui lui avait marquée 11 buts sans en encaisser un seul lors des deux derniers grands tournois internationaux, a également été tenue en échec (1-1).
Les inquiétudes concernant la solidité de la défense ont de nouveau été soulevées après la défaite 4-2 contre l’Espagne et le match nul 3-3 contre la Suède lors des matches amicaux du mois d’avril. En inscrivant cinq buts lors de ces deux matches, Riise a démontré que sa stratégie de contre-attaque contre des nations mieux classées était payante. Les retours de blessure de Caroline Graham Hansen et Ada Hegerberg ont permis également à la sélectionneuse norvégienne d’avoir l’embarras du choix en attaque. L’abandon de son 4-3-3 fétiche, ou l’adoption d’une tactique plus offensive, semble possible dans un Groupe A qui ne compte aucun adversaire de renom.
Joueuse clé : Caroline Graham Hansen
Régulièrement nominée pour les récompenses individuelles les plus prestigieuses, Graham Hansen est depuis longtemps considérée comme l’une des ailières les plus brillantes et les plus efficaces de la planète. La star du FC Barcelone est une machine à délivrer des passes décisives mais elle a également inscrit quelques buts avec son club et sous le maillot de l’équipe nationale, près d’un tous les deux matches.
Vainqueur de plusieurs titres avec le Barça et Wolfsburg, Graham Hansen a souvent été utilisée comme seconde attaquante par le prédécesseur de Riise, Martin Sjögren. Mais il ne fait aucun doute qu’une fois revenue à son meilleur niveau, l’ailière retrouvera un poste plus familier lors de cette Coupe du Monde Féminine. Et aucune défenseuse n’aura envie de l’affronter.
À surveiller : Ada Hegerberg
Cette catégorie peut sembler peu appropriée pour la meilleure buteuse de l’histoire de la Ligue des champions féminine de l’UEFA et pour une attaquante considérée comme l’une des plus grandes de sa génération. Pourtant, Hegerberg se réintègre petit à petit au groupe norvégien, après une absence de cinq ans qui lui a fait manquer la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019.
Si elle parvient à se remettre complètement de sa dernière blessure et à reproduire sur la scène internationale la magie qu’elle propose en club, cette finisseuse hors pair pourrait bien être l’une des stars d’Australie et Nouvelle-Zélande 2023. Néanmoins, Ada Hegerberg n’a pas marqué lors de ses trois apparitions à l’EURO l’année dernière, et quelques doutes accompagnent l’enthousiasme qui entoure sa participation à la Coupe du Monde Féminine.
La Norvège a participé aux deux premières finales de la Coupe du Monde Féminine, perdant la première de justesse face à des Américaines emmenées par Michelle Akers et remportant la seconde. Riise, désignée meilleure joueuse du tournoi en 1995, a marqué le premier but de la finale contre l’Allemagne (victoire 2-0) jouée sous une pluie battante.Cette victoire finale est, à ce jour, la seule de la Norvège dans cette compétition, malgré deux demi-finales jouées en 1999 et en 2007. Une seule fois (en 2011), les Scandinaves n’ont pas réussi à sortir de la phase de groupes. En 2019, elles ont battu le Nigeria, la République de Corée et l’Australie avant d’être éliminées en quarts de finale.