Portrait : Rachid Lakhdari, de Tala Lvir au toit de l’Afrique, le parcours d’un joueur de cœur

Dans les pages discrètes mais profondes de l’histoire du football algérien, certains noms résonnent avec une force tranquille. Rachid Lakhdari est de ceux-là. Il n’a jamais été une star médiatique, mais il a été un héros d’un soir, un buteur décisif, un symbole de fidélité à ses racines. Il mérite aujourd’hui un hommage à la hauteur de son empreinte.

Né le 7 avril 1961 à Béni Mansour, Rachid a grandi à Tala Lvir, un petit village situé à 3 kilomètres, où il a fait ses premiers pas dans le football et poursuivi sa scolarité. Ce lieu modeste, au cœur des montagnes kabyles, l’a façonné humainement et sportivement. Même après le départ familial vers Alger en 1964, le lien avec le village est resté intact. Tala Lvir n’a jamais quitté son cœur.


Le joueur : puissance, vitesse et instinct

Sur le terrain, Rachid Lakhdari était un attaquant complet.
Doté d’une puissance physique impressionnante, d’une vitesse d’exécution rare, et d’une technique soignée, il se distinguait surtout par un sens sacré du but. Il n’avait pas besoin de dix occasions pour faire trembler les filets. Il le faisait sans bruit, avec efficacité. Un joueur qui ne trichait pas, un homme qui jouait juste.


🏆 JS Kabylie : la consécration africaine

En 1979, il rejoint la JS Kabylie, au cœur de son âge d’or. Entouré d’une génération légendaire, il s’impose naturellement. En 1981, c’est la consécration :
– Champion d’Algérie
– Vainqueur de la Ligue des champions d’Afrique
– Et buteur unique en finale de la Supercoupe d’Afrique.

Oui, c’est lui, Rachid Lakhdari, qui offre ce titre historique à la JSK.
Un but, un seul, mais d’une valeur éternelle. Pourtant, son nom est rarement cité. Aujourd’hui, nous réparons cet oubli.


🛫 Un parcours atypique, un retour aux sources

Après quatre saisons à la JSK, il rejoint l’USM El Harrach, puis tente une aventure en Suisse avec le Servette FC de Genève. Il aurait pu s’y installer, briller davantage. Mais l’appel de la terre est plus fort. Il rentre, fidèle à ses valeurs, et termine sa carrière au MC Bouira, en toute simplicité.

À 29 ans, il raccroche les crampons. Sans bruit. Mais le respect, lui, reste sonore.


🤍 Une mémoire vivante

Aujourd’hui, Rachid Lakhdari partage sa vie entre Alger et son village de Tala Lvir. Là-bas, il est bien plus qu’un ancien joueur. Il est un frère, un repère, un homme de cœur. Il parle peu de son but africain. Il préfère les souvenirs partagés, la discrétion, les valeurs.


📝 Ce que nous devons retenir

Rachid Lakhdari n’a pas collectionné les titres individuels. Mais il a marqué le but d’un peuple, le but d’un club mythique, le but d’une époque. Ce soir-là, en Supercoupe d’Afrique, il est devenu éternel, sans le savoir.

Chez ShootAfrica, nous n’oublions pas ces trajectoires humaines.
Nous célébrons les silences pleins de sens, les héros du quotidien, les footballeurs qui ont fait du jeu une loyauté.


Merci, Rachid. Pour le but. Pour l’humilité. Pour la mémoire.
Ton nom est gravé dans l’ADN de l’Afrique du football.

🙏 Remerciements particuliers à Mouloud Saadi, dont les archives précieuses ont rendu possible ce portrait. Sans son travail de mémoire, cet hommage n’aurait pas vu le jour.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: