Réflexion : Qui sème récolte, qui forme progresse

L’exploit réalisé par la sélection marocaine des U-20, en décrochant la Coupe du Monde de la FIFA 2025 au Chili, après avoir battu l’Argentine en finale (2–0), donne de nouveau à réfléchir et remet le débat sur la vision stratégique à adopter pour (re)construire un football fort et performant.

Une performance qui interroge la stratégie du football africain

Un commentateur, en mal d’inspiration et à la réflexion douteuse, s’est permis d’avancer que si le football marocain récolte des distinctions, dont cette Coupe du Monde des U-20, c’est parce que la première sélection avait atteint les demi-finales du dernier Mondial au Qatar 2022.

Certes, cette performance a boosté le football dans ce pays, mais en réalité ce dernier ne fait que récolter les fruits d’une stratégie et d’un programme global mis en place depuis plus d’une dizaine d’années, fondés sur la formation de base et la structuration de toute la pyramide de pratique du sport-roi, renforcés par un apport de joueurs binationaux issus de la diaspora marocaine, notamment de pays où la communauté marocaine est bien implantée comme la Belgique, les Pays-Bas, la France et l’Espagne.

Une Fédération royale marocaine stable et ambitieuse

De plus, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) jouit d’une stabilité depuis plus d’une dizaine d’années, de gros moyens financiers et d’une Direction technique nationale (DTN) qui a vu passer plusieurs techniciens de haut niveau.

À cela, on peut ajouter la contribution de certains clubs dans le processus de formation comme l’AS FAR Academy ou celle de l’Union Touarga Sports, et bien évidemment l’Académie Mohammed VI de football, qui demeure le pôle d’excellence du pays depuis 2009.

Former pour progresser : une leçon durable pour le football africain

Il devient donc évident que celui qui sème, récolte, et que celui qui forme, progresse inéluctablement, y compris dans des disciplines comme le football féminin, le Futsal et le Beach Soccer.

D’autres exemples en Afrique sont là pour rappeler que toute nation qui ne forme pas à la base est vouée à régresser. Prenez par exemple le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, dont l’Académie Amadou Diallo ou l’AFAD Plateau — qui a battu l’USM Alger (1–0) en match aller du second tour préliminaire de la Coupe de la Confédération — ont été mises en place par l’ex-président de la Fédération Jacques Anouma.

L’exemple isolé du Paradou AC en Algérie

En Algérie, seul le Paradou AC et son président Kheireddine Zetchi, actuellement en détention provisoire, sont dans cette logique de développement et d’investissement privé qui, sous d’autres cieux, aurait bénéficié d’un appui sans précédent et d’un accompagnement financier pour, non seulement, rehausser son niveau de performance, mais surtout démultiplier le nombre de structures de formation à travers l’immense territoire du pays.

Malheureusement, cette option n’a jamais été l’apanage de la plupart des dirigeants du football national algérien, qui affectionnent beaucoup plus l’affairisme et le populisme sans lendemains.

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