Grande favorite de la finale de Wimbledon face à Marketa Vondrousova, Ons Jabeur n’a pas réussi à assumer son statut samedi, battue en deux sets secs (6-4, 6-4). Une désillusion d’autant plus cruelle que la Tunisienne avait déjà perdu ses deux premières finales de Grand Chelem l’an dernier. Mais elle a encore subi le poids de ses propres espoirs et des attentes de tout un peuple.
Cette fois, elle pensait certainement que c’était la bonne. Comme la majorité des observateurs de cette quinzaine de Wimbledon qui avaient vu Ons Jabeur écraser Petra Kvitova (double championne en 2011 et 2014) en huitième de finale, avant de renverser successivement la tenante du titre Elena Rybakina en quart et la numéro 2 mondiale Aryna Sabalenka en demie. La Tunisienne avait fait le plus dur, pensait-on, du moins sur le papier vu la qualité de l’adversité. Mais un titre du Grand Chelem ne se gagne pas au mérite, elle a pu encore le vérifier à ses dépens ce samedi.
Car le plus dur en fait, c’est de conclure. Surtout quand vous êtes attendue au tournant, quand la pression repose en quelque sorte sur vos épaules. Et Ons Jabeur n’y est donc pas arrivée, paralysée par la tension qui ne l’a pas lâchée alors même qu’elle avait réalisé le meilleur début de finale (en tête 2-0, puis 4-2). Après ses deux précédents échecs en finales de Majeurs face à des joueuses du calibre d’Elena Rybakina – alors peu attendue mais qui s’est affirmée par la suite – et d’Iga Swiatek, l’occasion semblait pourtant belle face à Marketa Vondrousova, première finaliste non-tête de série à Wimbledon dans l’ère Open. Elle l’était sûrement trop.
Un parcours de championne… avant de craquer
Passée à côté de l’événement, la Tunisienne accusait évidemment le coup lors de la cérémonie de remise des trophées. « C’est très, très dur. Je vais être moche sur les photos (à cause de ses larmes, NDLR). Je pense que c’est la défaite la plus douloureuse de ma carrière…« , a-t-elle lâché, la voix à nouveau étranglée par les sanglots. Une émotion partagée par son mari (et préparateur physique) en tribune, également en pleurs.