Ce lundi 30 décembre, une réunion est prévue à la fédération algérienne de football avec les présidents de la Ligue 1 Mobilis avec au menu : le plafonnement des salaires des joueurs et la création d’Académies pour les jeunes.
Après la réunion qui a regroupé, il y a quelques jours, les directeurs techniques sportifs (DTS) des clubs de la Ligue 1 avec le secrétaire général de la fédération algérienne de football, Nadir Bouzenad, un deuxième round est prévu ce lundi 30 décembre avec cette fois les présidents, en présence de Walid Sadi, premier responsable de l’instance fédérale et en même temps ministre des Sports.
Cette réunion s’inscrit tout droit dans le cadre des orientations du président de la République données lors de la première réunion du Conseil des ministres du gouvernement remanié de Nadir Larbaoui, en novembre dernier.
Parmi les points qui seront abordés, deux retiendront l’attention : le premier a trait au train de vie des clubs professionnels où il leur est demandé de revoir à la baisse le chapitre relatif aux salaires des joueurs, jugés exorbitants, surtout que cette manne est supportée par les entreprises publiques ; quand au second, il concerne la mise en place ‘’d’académies’’ pour les jeunes avec la création des catégories U11, U13 et U15.
Si l’orientation en elle-même est compréhensive et semble épouser une logique de bonne gouvernance et une meilleure gestion des deniers publics ainsi que la prise en charge des jeunes talents, le mode opératoire proposé par la FAF est plutôt dans le flou artistique, et ce de l’avis même de plusieurs dirigeants de clubs.
En effet, il aurait été demandé aux clubs de mettre en place dès le mois de janvier 2025 deux équipes de 25 joueurs chacune par catégorie, soit un total de 150 footballeurs en herbe avec leurs staffs respectifs, soit au moins un entraîneur par équipe et donc 6 techniciens pour l’ensemble. Les clubs devront également, et dans un temps record, mener un travail de détection pour dénicher ces jeunes afin de les intégrer non pas dans un système académique, mais on devrait se diriger vers une espèce d’école externe, puisque les gamins ne seront pas en régime internat.
Pour le moment, on ne connait pas encore le volume horaire et le contenu des entraînements, mais selon une source proche d’une formation de la capitale, chaque club devra assurer au moins une séance quotidienne. Comment et où ? Sachant que les jeunes de ces catégories (U11, U13 et U15) sont généralement scolarisés et leurs écoles et collèges sont éparpillés un peu partout, et que la problématique de l’infrastructure d’entraînement va se poser avec acuité. Déjà que pour les équipes seniors et les autres catégories (Réserve, U19 et U17), la plupart des clubs ont des difficultés à trouver des créneaux d’entraînement et des infrastructures d’accueil, que dire de ce nouveau contingent de jeunes qui va débarquer en pleine saison.
Autre paramètre qui posera certainement problème, notamment pour les clubs les moins nantis, ceux qui ne sont pas détenus par des entreprises, c’est celui des finances. Quand on sait que les clubs ont déjà bouclé leurs budgets respectifs pour les uns et que d’autres ont du mal à boucler leur semaine, ces mêmes clubs devront trouver les ressources financières nécessaires pour la prise en charge des 150 gamins avec leurs staffs respectifs et leurs différents besoins (équipements, salaires, transport, restauration, location d’infrastructure d’entraînement, soins, et autres charges).
A la vitesse où vont les choses, la FAF semble s’embarquer dans un projet avec précipitation et sans une véritable étude contextuelle de faisabilité. La logique aurait voulu qu’un tel projet soit mieux réfléchi et mis en place dès la saison prochaine 2025/2026, donnant ainsi le temps nécessaire aux clubs pour bien se préparer, avec l’accompagnement du nouveau Directeur technique national (DTN) qui, lui, entamera ses fonctions le 1er février 2025.