Football algérien : Violence dans les stades : Le cas Rouisset

Par Hamel Dahmane

« Donnez-nous vos avions, vos chars et vos bombes, et prenez nos couffins… Vous verrez alors qui triomphera ! »

Cette citation illustre parfaitement l’asymétrie des moyens dans une confrontation. Et c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui dans le football algérien.

Prenons le cas de M. Larroussi, président du MB Rouisset. Un personnage atypique, qui divise mais qui, qu’on le veuille ou non, ne laisse personne indifférent. Ses détracteurs le vilipendent, le caricaturent, le ridiculisent, le dénigrent, l’excluent, l’ostracisent, le raillent, l’humilient… Pourquoi ? Parce qu’il ne correspond pas à leurs standards ? Parce qu’il ne porte ni costume ajusté ni col blanc avec cravate ?

Ce serait oublier que l’élégance vestimentaire n’est pas un gage de probité. Derrière les habits de la soi-disant respectabilité se cachent souvent les pires dérives. Combien de figures du football algérien, drapées dans leur suffisance mondaine, s’accrochent à ce sport comme des sangsues, vivant aux dépens d’un système qu’ils n’ont jamais construit ?

Ce mépris envers Larroussi est symptomatique d’une posture élitiste et hypocrite. On prétend défendre des valeurs, mais au fond, on impose un modèle où l’apparence prime sur la compétence, où l’appartenance à un cercle fermé est plus importante que le travail de terrain.

Rappelons une vérité fondamentale : aucun club d’élite en Algérie ne crée sa propre richesse. Tous dépendent des subsides publics ou des largesses d’entreprises d’État. Alors, qui peut vraiment se prétendre plus méritant qu’un autre ? Cette condescendance ne fait que révéler les profondes inégalités territoriales et la fragmentation sociale qui gangrènent notre football. Et c’est alarmant.

Le football est censé unir, pas diviser. Alors, si la respectabilité se mesure à l’accès aux richesses et aux institutions, donnons à M. Larroussi Sonatrach, Serport, Mobilis, Hyproc, Sonelgaz… et voyons qui triomphera vraiment.

Mais au-delà du cas d’un homme, c’est un système entier qui est à revoir. Les dérives récentes ne peuvent se limiter à une simple commission de discipline. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir. Le déni ne fera qu’alimenter l’impunité. Ces événements doivent nous pousser à réfléchir aux mécanismes qui régissent notre football national.

À bon entendeur.

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