Par Rédaction
La Fédération algérienne de football tiendra, demain 11 janvier 2025, une assemblée générale extraordinaire (AGEX) pour mettre en conformité ses propres Statuts qui, finalement, ne se sont pas aussi conformes à la Loi algérienne !
Après plus de quinze mois depuis son élection à la tête de la Fédération algérienne de football, le 21 septembre 2023, Walid Sadi a enfin daigné décider de passer à l’acte en procédant à la mise en conformité des Statuts de son instance.
L’assemblée générale extraordinaire (AGEX), prévue ce samedi 11 janvier 2025, intervient trois semaines avant l’assemblée générale ordinaire (AGO) de fin de mandat (2020-2024) et moins de deux mois de l’assemblée générale élective (AGE) qui, elle, sera tenue le 27 février 2025.
Mais avant ces deux échéances, la famille du football national a rendez-vous avec cette AGEX qui fait déjà polémique en raison de la teneur des Statuts qui, malheureusement, n’ont pas été mis en conformité avec les textes de la Loi algérienne.
En effet, entamé en novembre 2018 par l’ex-président de la FAF, Kheireddine Zetchi, le projet de mise en conformité des Statuts a connu plusieurs péripéties. Bloqué d’abord par l’ex-Ministre de la jeunesse et des sports, Sid Ali Khaldi, sous prétexte qu’à une année de l’élection aucun texte ne peut être modifié, et ce à travers une note méthodologique adressée à toutes les fédérations sous tutelle.
Cette note semble aujourd’hui battue en brèche par le nouveau Ministre des Sports, Walid Sadi, qui porte en même temps – et c’est une première dans les annales du sport algérien – la casquette de président de la FAF, puisque l’AGEX sera tenue un mois et demi avant l’AG élective !
Pis encore, depuis la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, Djahid Zefizef, Walid Sadi a confié ce dossier de mise en conformité des statuts avec ceux de la FIFA ainsi que les textes de la Loi algérienne, à deux membres du bureau fédéral que Rafika Guellati et Redouane Negadi, ainsi que le secrétaire général, Nadir Bouzenad, qui ont zappé au moins trois décrets exécutifs, nonobstant la Loi nationale sur les associations et surtout la Constitution de 2020.
Après avoir déjà exclu deux anciens présidents de la dernière assemblée générale ordinaire de l’exercice 2023, tenue le 25 mai 2024, en l’occurrence Amara Charaf-eddine et Djahid Zefizef, les nouveaux statuts mettent fin à la présence des anciens présidents, laissant juste la possibilité au bureau fédéral et à l’assemblée générale d’élire des présidents d’honneur.
Du coup, les cinq anciens présidents toujours en vie, à savoir Mouldi Aïssaoui, Mohamed Raouraoua, Hamid Hadadj, Amara Charaf-eddine et Djahid Zefizef ne feront plus partie de l’assemblée générale. Quant à Kheireddine Zetchi, en sa qualité de président du Paradou AC, il préserve son statut de membre de l’assemblée générale.
Pour les autres, ils n’y seront plus, mais peuvent être proposés en tant que présidents d’honneur, au bon vouloir du bureau fédéral qui proposera ce titre honorifique à l’assemblée générale.
Le deuxième texte discriminatoire, c’est celui relatif à l’élection du président qui, selon le projet de Walid Sadi, se limitera aux seuls membres du bureau fédéral (actuels et anciens), excluant de fait tous les membres de l’AG qui, selon la Loi sur les associations et les Statuts de la CAF et de la FIFA, sont éligibles.
Le troisième texte bafoué par le projet des Statuts de la FAF est celui portant le nombre de mandats, puisque l’instance fédérale s’est autorisée trois mandats (successifs ou séparés), alors que la Loi nationale ne prévoit que deux mandats, conformément au décret exécutif n°21-267 du 15 juin 2021 modifiant et complétant le décret n°14-330 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type qui dans son article 3 modifiant l’article 15, limite les mandats du président d’une fédération sportive nationale à deux mandats seulement.
Même la Constitution, amendée en 2020 sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, a limité le nombre de mandats à deux au lieu de trois.
Le risque, si la FAF présidée par Sadi fasse voter un tel texte, sous les yeux passifs du Ministre … Sadi, c’est de voir les 54 autres fédérations sportives nationales emboiter le pas à la FAF en procédant à un changement de leurs propres statuts pour faire passer le nombre de mandat de deux à trois.
Dans sa démarche transgressive des textes, la FAF a également ignoré le décret n°60-21 du 8 février 2021 relatif au non cumul entre la responsabilité élective et exécutive et la responsabilité administrative au sein des structures d’organisation et d’animation sportives venu modifier le décret exécutif n°14-340 du 28 décembre 2015.
En définitive, seuls les décrets exécutifs n°22-309 et n°22-310 du 12 septembre 2022, ont été pris en considération, mais avec des subtilités qui contournent certaines exigences, comme le diplôme universitaire pour tout candidat à la présidence d’une fédération.
Pour rappel, le premier décret (n°22-309) modifiant et complétant le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type (pages de 5 à 9) et le second (n°22-310) modifiant et complétant le décret exécutif n°16-153 du 23 mai 2016 fixant les dispositions statutaires relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus (pages 9 et 10).
Ce qui est certain, c’est que les nouveaux statuts de la FAF feront polémique et seront, au cas où ils seront adoptés ce samedi, appelés à être revus à l’avenir pour un simple retour au respect strict des textes de Lois.