Édito : Luca Zidane, le privilège d’un nom ? Quand la FAF oublie l’égalité des nouveaux Fennecs

Par Yassine Bouali – Rédaction de ShootAfrica.com


Un accueil royal pour un nouveau venu

Sur fond de « Ya Rayah » de Dahmane El Harrachi, l’Algérie a déroulé le tapis rouge pour Luca Zidane, fraîchement convoqué pour la première fois avec les Verts. Caméras, micros, accueil chaleureux : tout était prêt pour célébrer le fils du légendaire Zinedine Zidane.
Mais cette mise en scène a laissé un goût amer. Car derrière les sourires et les flashs, beaucoup s’interrogent sur ce traitement de faveur qui tranche avec la discrétion imposée à d’autres nouveaux venus.

Pendant que Tayeb Belghali ou Mohamed Amine Dorval rejoignaient le groupe sans communiqué ni couverture médiatique, Luca Zidane, lui, était accueilli comme une star. Une inégalité de traitement qui fait jaser jusque dans les couloirs du Centre technique de Sidi Moussa.


Un gardien sans repères… déjà pressenti titulaire

Le portier de Grenade CF, actuel dernier de la Liga espagnole, n’a pourtant rien d’un indiscutable. À 26 ans, il n’a toujours pas porté le maillot des Verts en match officiel et ne compte aucune sélection internationale.
Malgré cela, Vladimir Petković envisagerait de le titulariser contre la Somalie, dans une rencontre décisive où l’Algérie n’a besoin que de deux points pour valider sa qualification au Mondial 2026.

Un choix qui interroge, quand on sait que Oussama Benbot (USM Alger) et Alexis Guendouz (MC Alger) tiennent actuellement la baraque avec sérieux et régularité. Les deux portiers de Ligue 1 Mobilis, performants et impliqués, n’ont jamais bénéficié d’une telle mise en avant médiatique ou fédérale.


Le poids d’un nom plus fort que le mérite ?

Personne ne nie le talent ni la légitimité de Luca Zidane à vouloir défendre les couleurs de l’Algérie. Mais dans un football national encore en quête de cohérence et de justice sportive, le symbole d’un nom célèbre ne doit pas supplanter la valeur du travail.

La Fédération algérienne de football (FAF) semble avoir privilégié l’image à la logique sportive. Une stratégie risquée, car la sélection n’a jamais été — et ne doit jamais devenir — un terrain de communication. Le vestiaire, déjà en reconstruction, pourrait mal vivre ce déséquilibre.


Ya Rayah, écho d’un retour symbolique… et d’un avertissement

Dans « Ya Rayah », Dahmane El Harrachi chantait la nostalgie du retour, mais aussi la lucidité de l’exil.
Luca Zidane, lui, revient sur la terre de son père avec les meilleures intentions. Mais il devra rapidement prouver qu’il n’est pas simplement « le fils de », et que son nom n’est pas un passe-droit.

Car une chose est sûre : la FAF n’a pas traité tous ses joueurs avec la même équité. Et à trop vouloir séduire par le prestige, elle risque de perdre ce qui fait la force des Fennecs : le mérite, l’unité et la justice sportive.


📸 Luca Zidane à son arrivée à Alger, accueilli par les officiels de la FAF. Un symbole fort, mais un malaise grandissant dans le vestiaire.

✍️ Par Yassine Bouali – Rédaction de ShootAfrica.com
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